top of page

Le pardon: s'autoriser à (re)vivre l'ici et maintenant

Dernière mise à jour : 18 nov. 2020

De nombreux couples me consultent après avoir souvent inconsciemment mis en place des situations qui réveillent profondément les blessures d'abandon ou rejet de leur partenaire ou leurs propres blessures. "Infidélité", "tromperie" quelle que soit la définition que l'on donne à ces mots, ils restent pour toutes et tous la question du pardon.

Pardonner ou pas ? Quand ? Comment ? Il y a autant de chemin de pardon que de situations et d'être humains, et en même temps le pardon recèle de trésors permettant de relier notre vécu intérieur à celles et ceux qui nous entourent.

Le texte ci-après (auteur inconnu) vient avec simplicité poser des petits mots sur ce grand mot qu'est le pardon.

"Le pardon n’est pas l’oubli.


Souvent les gens disent : « Allez, trace un trait, tourne la page, dans peu de temps tu ne t’en souviendras plus ». Alors que nombreux sont ceux qui savent combien on n’oublie jamais. Les blessures dites « oubliées » ont été enfouies dans l’inconscient et elles continuent de travailler les personnes. On est obligé de les faire émerger à nouveau pour être capable de les traiter. Pardonner ne veut pas dire oublier, cela veut dire cicatriser. On pourra se souvenir de l’événement mais on n’aura plus de ressentiment intérieur. Une cicatrice ne fait plus mal. C’est ce qui arrive lorsqu’on pardonne : on ne souffre plus.


Pardonner ne veut pas dire oublier, cela veut dire cicatriser.

Le pardon ne signifie pas excuser.


Excuser veut dire qu’on ne tient pas l’offenseur pour responsable de ses actes. On a tendance à lui trouver des circonstances atténuantes. On explique son geste ou ses paroles par la connaissance de sa vie. On minimise ses actes ou ses paroles. Bref, on le protège et on nie le mal qui nous a été fait. Mais une faute n’est pas excusable, quand bien même on peut l’expliquer. Une faute nécessite le pardon.


Le pardon n’est pas synonyme de réconciliation.


Encore une fausse idée ! Qu’est-ce qui établit et maintient une relation ?

La confiance mutuelle. Si la confiance est trahie, elle ne peut revenir par simple décision de la volonté. La confiance se gagne, se mérite, se construit, en l’occurrence doit se reconstruire.

Deux amis qui se blessent sévèrement ne peuvent pas décider que tout va continuer comme avant, d’un claquement de doigt. Réconciliation et pardon ne sont pas identiques. La réconciliation est une suite du pardon, à souhaiter, mais ce n’est pas systématique.

À la suite d’une blessure, il faut décider : est-ce que je continue cette relation ? Est-ce que je peux l’approfondir ? Sinon, elle s’arrêtera, tout simplement, car elle a été rompue.



Source freepik


Le pardon ne s’impose pas.


Le pardon est un acte d’amour : « par don ». La personne qui pardonne doit demeurer libre de son choix. Obliger quelqu’un à nous pardonner, c’est lui dire : « je veux que tu m’aimes malgré les conneries que je t’ai faites ». On peut le souhaiter et le demander. On ne peut contraindre l’autre à le faire. Sinon ce n’est plus un pardon.


Le pardon n’est pas une démission de ses droits.


Le pardon ne vient pas éliminer la justice. Le pardon n’enlève pas non plus les conséquences d’un acte ou d’une parole malheureuse. Pardonner un meurtrier ne ramène pas à la vie la victime. Le pardon n’est pas un acte de justice. Le pardon est au cœur de la compréhension de soi et de l'autre.

Le pardon est un acte d’amour envers soi-même et envers l'autre.

C’est dissocier le comportement passé de l'individu présent, ne pas le condamner dans sa globalité en tant qu'être.


Le pardon ne change pas l’autre.


Quand on pardonne, quelque chose d’extraordinaire se passe, qui nous guérit et nous libère. Mais il ne faut pas pardonner en pensant que c’est ce qui va faire changer l’autre. L’offenseur pourra prendre conscience de sa conduite et changer de comportement et d’attitude intérieure. Mais nous n'avons pas de pouvoir sur l’autre, qui reste libre et responsable de reconnaître ou non sa faute.


(Auteur inconnu, texte librement adapté)


Et j'ajouterai personnellement que le pardon est libérateur et comme le disait Desmond Tutu, le pardon permet “un nouveau départ”.


Le pardon s'est avant tout se libérer soi-même.


Le pardon amène à la paix intérieure, plus d'espace en soi pour accueillir la vie, accueillir l'autre ...


Le pardon est un nouveau départ


Un nouveau départ pour soi-même...

Un nouveau départ pour l’autre qui peut sortir de son rôle de coupable, être vu à nouveau dans son entièreté d'être humain, dans sa complexité, sa vulnérabilité.


Pardonner ainsi, c'est relâcher les cristallisations du passé, les fantômes qui nous hantent, remettre du mouvement en soi, reconnecter à l'instant présent


Pardonner s'est s'autoriser à vivre enfin l'ici et maintenant.


  • Morin, E. (2000). Pardonner, c’est résister à la cruauté du monde”. Le Monde des débats, 11, 24-26.



93 vues0 commentaire
bottom of page